Salut à tous !
Malheureusement, mon tour du monde a du s’arrêter en Australie. Une vieille connaissance est venue taper à ma porte : la dépression. J’ai dû rentrer précipitamment en France le 8 mars. Je me suis réfugié dans le sud, chez ma famille.
Il est vrai que j’ai dû gérer beaucoup de stress. Et c’était la première fois que je voyageais aussi loin et longtemps. Mais j’avais réglé tous les problèmes rencontrés, et j’étais heureux de voyager. Je ne voulais surtout pas abandonner. Je ne comprends pas pourquoi cette maladie m’est retombé dessus. Ca faisait six ans qu’elle avait disparu de ma vie. Je me sentais bien en équilibre, j’avais bien préparé le voyage.
Les scientifiques reconnaissent désormais que la dépression est une maladie neurologique, comme Alzheimer ou Parkinson. Il s’agit d’un dérèglement chimique dans le cerveau. Les neurotransmetteurs dysfonctionnent, et les hormones du bonheur ne sont plus correctement produites. Il y a des facteurs environnementaux et héréditaires, aussi. Mais cette maladie demeure encore un grand mystère…
Je ne me considère pas comme une personne naturellement stressée, ou négative, au contraire. Je suis plutôt optimiste et confiant. J’ai déjà beaucoup voyagé, j’aime le risque et l’aventure. J’aime la solitude, et j’étais rarement seul en réalité. Est-ce une exploration quasi permanente, un manque de repos ? Mon cerveau a-t-il géré trop d’informations, d’organisations ? Est-ce un contrecoup de tout le stress accumulé ? C’est ce que pense le psy. Je dois encore chercher des réponses, bien sûr.
Ca va mieux maintenant, même si la guérison prend du temps. Je reste fier du chemin parcouru, en six mois et dans sept pays. Et je ne me sens plus coupable d’avoir arrêté. Je sais que ce n’était pas de la tristesse, ou de la lâcheté. Cette maladie est un horrible handicap. Le cerveau et le corps ne suivent plus. Et la volonté est anéantie. Face à cette paralysie, le désemparement et le désespoir mènent aux idées suicidaires. Rester devenait trop dangereux.
J’ai hésité avant d’écrire ces mots. J’ai partagé l’aventure avec vous, je vous dois la suite. Et vérité et sincérité nous guident vers le bonheur. Ce n’est pas facile d’en parler. Mais il le faut, si l’on veut mieux combattre ce mal. Entre 2014 et 2017, j’avais connu trois dépressions. Le déni, la culpabilité et l’ignorance m’avaient forcé à m’en sortir sans médicaments, difficilement. Actuellement, je suis un traitement antidépresseur pour la première fois de ma vie. Et je sens que ça m’aide à remonter la pente plus facilement.
Je remercie encore les personnes qui m’ont soutenu et me soutiennent dans cette épreuve. On sait que le soutien affectif est primordial pour soigner toute maladie. Et si mes mots peuvent aider d’autres personnes, j’en serais très heureux. Bon courage à tous pour les épreuves que la vie nous envoie. Et n’oublions pas qu’elle nous offre aussi des merveilles. J’ai pu continuer à en filmer quelques-unes, malgré mon état. Tous les films de ce voyage sont disponibles sur ma chaîne YouTube :
https://youtube.com/@vincentcheikh
Bons films !