Salut à tous !
J’espère tout d’abord que chacun d’entre vous est en très bonne santé ! Personnellement, je vous rassure : ma dépression est guérie depuis juillet 2023. Je ne vous en avais pas donné de nouvelles, alors le mal est réparé.
Certaines personnes de mon entourage ont pu penser que ma dépression avait laissé la place à une phase euphorique. Il n’en est absolument rien. En réalité, mon psychiatre, extrêmement compétent, ne m’a aucunement diagnostiqué bipolaire. Je suis selon lui (et selon moi) hypersensible et surdoué. Ce diagnostic, le plus pertinent et adapté, explique mon hyper-créativité et une tendance à l’hyperactivité. Mon Docteur m’a supplié de ne pas changer, car mon excentricité fait mon état d’artiste. Le diagnostic de bipolarité est tellement à la mode, selon lui, que la médecine en abuse allègrement. Il m’a expliqué que nous étions tous bipolaires, à des degrés différents. Et en effet, chacun connaît dans sa vie des hauts et des bas, comme on dit. Et nombreux sont les dépressifs noyés dans leur propre déni de leur propre dépression. Certains se noient par exemples dans l’alcool ou d’autres drogues, dans l’addiction au travail, au sport, ou encore au sexe. Il y a de multiples formes de dépressions, autant qu’il y a de personnes différentes sur cette Terre. Et chacun s’en sort comme il le peut. Cette maladie reste un grand mystère, quand on pense que nous ne connaissons que 10% de notre cerveau humain. Beaucoup de choses sont encore à explorer et à découvrir…
Quant à ma dépression attrapée pendant mon tour du monde, j’en perçois aujourd’hui plus clairement les causes. Les divers stress liés aux voyages (problèmes constants avec Monabanq pour acheter mes billets d’avion en ligne, ordinateur portable oublié à l’aéroport de New Dehli, problèmes de Visa…), mes trois accidents de plongée (attaque par un poisson qui m’a déchiqueté la main, mon masque qui prend l’eau à 15 mètres de profondeur deux jours d’affilée), le manque de ma famille et de mes amis, toute la misère du monde, mais aussi toute sa beauté m’ont puissamment envahi. Je ne me reposais ni ne me ménageais assez. Et je continuais à réaliser des films, à ramasser les déchets et à donner des ateliers de théâtre aux enfants du bidonville de Cebu – aux Philippines – pour le Collectif Désert Blanc. Je continuais sans cesse à visiter, rencontrer, bouger… Je n’ai pas tenu la promesse faite à moi-même avant de partir de garder une semaine par mois et par pays pour de la pure relaxation. J’étais toujours tenté, embarqué par de nouvelles rencontres, de nouvelles choses à explorer. De plus, je ne créais que mes films. Et ma musique, ma peinture et mon métier d’acteur aussi (créations aux vertus thérapeutiques et vitales pour moi, indéniablement) m’ont cruellement manqué.
Ainsi, je pense avoir été atteint de « burnout » plutôt que de simple dépression. Et ce burnout a entraîné une dépression. En Australie, ne comprenant pas ce qui m’arrivait et mon état larvaire, alors que j’avais la chance unique et extraordinaire de réaliser mon rêve, je ne songeais qu’à me suicider. Quand la dépression vous submerge, et qu’il paraît impossible et inconcevable de s’en sortir, on imagine que la mort est la seule délivrance envisageable. La souffrance est si insupportable, que l’on devient obsédé par la nécessité qu’elle cesse le plus rapidement possible. Le cerveau, surchauffé, grillé tel un disque dur surchargé, n’est plus en mesure de réfléchir correctement, d’assurer les fonctions vitales ni de produire toutes les hormones du bonheur. Donc la dépression est le fruit d’un dysfonctionnement chimique finalement.
Aussi, je conseille vivement à ceux qui comptent réaliser un tour du monde de se ménager absolument. Et si la dépression te tue, au moment où tu lis ces mots : courage ! Tiens bon : la Vie est beaucoup trop belle pour commettre une erreur irréversible. Même si cette maladie de merde (5e maladie la plus handicapante au monde selon l’OMS – Organisation Mondiale de la Santé) reste très difficile à comprendre et à soigner, on finit toujours par s’en sortir. Je sais que c’est très long (en moyenne 4 à à 6 mois, voire plus). Mais tiens bon, entoure-toi des gens qui t’aiment le plus. Aime-toi toi-même, même si tu détestes ton incapacité, car elle est indépendante de ta volonté. Ce n’est pas de ta faute. Et repose-toi, repose ton cerveau et ton corps. Nos enveloppes corporelles et cérébrales sont comme des machines, lesquelles nécessitent essence, entretiens mécanique et spirituel.
Mon essence majeure à moi reste l’Art et la Création ! C’est l’Amour et le Partage, en somme, évidemment. Je voulais surtout parler de mes créations à venir dans cet article. Mais il y a tellement de choses à dire sur la dépression, et c’est tellement tabou, que mes mots et mon expérience peuvent peut-être aider. Et je crois que la dépression est un moment de recharge, de purge, peut-être propice (voire nécessaire) à créer, et à vivre à nouveau. Mes batteries d’Amour et de Créativité sont pleines à présent. Ainsi, je prépare actuellement mon prochain livre, lequel sera mon premier roman. Et je suis aussi en train de cuisiner mon prochain album électro ! Je vous tiens au courant de tout ça. Enfin, j’ai eu la chance de rejouer dans le nouveau court-métrage de Bojana Momirovic, « Armés ». Je peux t’envoyer le lien
Portez-vous bien, aimez la Vie, et faites-Lui confiance ! C’est bateau de dire cela, mais « après la pluie vient toujours le beau temps ».
Je te souhaite un merveilleux arc-en-ciel !